Une perle en pleine renaissance

Carte du Cambodge.

À la source du Cambodge, l’eau...

Niché entre la Thaïlande, le Vietnam, le Laos, et le golf de Siam, le Cambodge occupe une position stratégique au coeur de la péninsule indochinoise. Sur une superficie de plus de 180 000 Km2 s’étendent des paysages variés bordés de chaines montagneuses. Ceux-ci se composent essentiellement de tapis de rizières verdoyants, de grands plateaux au nord, et d’une côte faite de plages de sable fin.

Traversé par le Mékong venu du nord, et faisant le lien avec le Laos et le Vietnam, ce fleuve fabuleux n’est pas la seule richesse hydrographique du Cambodge. Véritable poumon central du pays, le Tonlé Sap, plus grand lac d’eau douce d’Asie du Sud-Est rythme la vie des habitants en multipliant sa taille par 6 pendant la saison des pluies. En saison sèche, le lac reprend sa taille normale pour devenir alors, l’un des réservoirs de poissons les plus abondants au monde.

Femme sur une barque au Cambodge.

La société cambodgienne

Avec plus de 16 millions d’habitants, le Cambodge est un pays incontestablement jeune. La folie khmer rouge ayant décimé près du quart de la population à la fin des années 70, aujourd’hui, elle se compose à 50% de jeunes de moins de 25 ans.

Les Khmers, l’ethnie historique et majoritaire représente 85,4% de ses habitants. De par sa situation géographique et son passé riche en rebondissements, on observe également la présence de nombreuses minorités ethniques bien représentées. On peut citer, les Viet (7,4%), les Chams (3,5%) et les Chinois (3,2%). Dans les régions les plus reculées résident d’autres minorités bien moins représentatives mais aux coutumes et traditions encore authentiques.

Une économie dynamique

L’épisode khmer rouge est désormais bien loin et le pays va de l’avant. Depuis la stabilisation politique du début des années 2000 à aujourd’hui, la capitale, Phnom Penh illustre au quotidien le plein essor national, dont le taux de croissance avoisine les 8%. Au cours de la dernière décennie, le Cambodge fut l’économie la plus dynamique d’Asie du Sud-Est. L’ouverture au tourisme, l’exportation du textile et l’agriculture sont devenus les principales ressources du pays qui souffre encore de devoir trop importer des pays voisins.

Soie cambodgienne. Phnom Penh.

Au carrefour des civilisations

N’ayant que très peu de valeur historique, les origines du pays s’évoquent tout de même au travers d’une légende. Elle met en avant les racines culturelles du Cambodge imprégnées du sous-continent indien. Selon cette légende, le pays naquit de l’union d’une princesse et d’un prince d’origine indienne surnommé Kambu. Naviguant à proximité de la princesse (fille du roi serpent Naga), Kambu décocha une flèche de son arc magique dans la barque de la demoiselle. Celle-ci, effrayée et séduite accepta de l’épouser. Son père, le roi serpent, aspira alors l’ensemble des eaux du pays pour constituer la dot de sa fille. On appela cette nouvelle terre Kambuja, qui signifie « ceux qui sont nés du Kambu ». Dès le Ier siècle et jusqu’au Vème siècle, une entité culturelle influencée par l’Inde se constitue, le Royaume du Funan.

Le Funan reprend des éléments de culture hindouiste et donne naissance à une écriture dérivée du sanscrit. L’indianisation se poursuit sur le peuple khmer plus au Nord. Ces Khmers représentent le Royaume du Chenla, lui-même vassal du Funan. Au VIème siècle ce rapport s’inverse, le Chenla s’étend jusqu’à sa chute au VIIIème siècle en tombant sous la domination de Java.

Jayavarman II, prince d’origine khmer élevé à Java unifie plus tard les multiples principautés, se libère de Java et se proclame roi en 802. En s’installant dans la région d’Angkor, au nord du Tonlé Sap, il marque le début de l’empire khmer. Il réalise une véritable Prouesse technique pour l’époque : la construction de barays (gigantesques réservoirs hydrauliques). En permettant d’alimenter son peuple en eau, il démontre la supériorité de cette civilisation. Au XIIème siècle Jayavarman VII, grand roi d’Angkor fait du bouddhisme la nouvelle religion d’État. Les temples autrefois hindouistes sont désormais bouddhistes. À son apogée, l’incroyable empire khmer englobe la Thaïlande, le Laos ainsi que des morceaux du Vietnam. Mais c’est avec la surexploitation de son réseau d’irrigation et de ses ressources, l’absence de monnaie, les conflits religieux et guerriers, que l’empire khmer décline au début du XIIIème siècle. En 1431 la cité d’Angkor finit par être mise à sac par les Siam.

Temple d'Angkor. Carte du Cambodge. Statue de Buddha au Cambodge.

La capitale se déplace plus au Sud, mais jusqu’à l’institution du protectorat français en 1863, le Cambodge voit se succéder des rois faibles laissant le territoire être grignoté petit à petit. Les Français négocient la protection du Cambodge de ses voisins Thaïlandais et Vietnamiens et obtiennent la restitution des provinces de Siem Reap, Battambang et Preah Vihear. Ce passé colonial marque le pays notamment pour son architecture et son administration. Ils surnomment alors Phnom Penh « la Perle d’Asie ». Placé sur le trône par les Français, le roi Norodom Sihanouk gagne l’indépendance du Cambodge le 9 novembre 1953.

En 1955, Norodom Sihanouk abdique à la faveur de son père, il rentre en politique et gagne tous les sièges du parlement. Le pays rentre dans une période de croissance soutenue par le tourisme généré grâce aux temples d’Angkor. Le site devient une destination incontournable en Asie du Sud-Est. Des villes telles que Singapour prennent entre autre Phnom Penh comme model à suivre.

Khmers rouges à Phnom Penh.
Marchand de coco ambulant au Cambodge.

À l’Est, au Vietnam, le conflit s’enlise et déborde sur le Cambodge qui se déclare neutre. Le royaume se tourne vers les nord-vietnamiens et la Chine. La rupture des relations avec les États-Unis conduit aux bombardements officieux du Nord-Est du pays. Ceci lui vaudra d’être renversé par Lon Nol en 1970. Le mouvement khmer rouge prend de l’ampleur dans les campagnes et mène à une future guerre civile. 2 semaines avant la chute de Saïgon, le 17 Avril 1975, les khmers rouges rentrent dans Phnom Penh pour vider la ville de ses habitants. Ils imposent un régime de terreur qui durera 3 ans, 8 mois, 30 jours et ramènent le Cambodge à l’âge de Pierre. Le 2 décembre 1978 le Vietnam envahit et renverse le pouvoir déjà affaibli en 2 semaines. S’en suit une période de 20 années d’instabilité politique et de conflits internes.

Le traumatisme khmer rouge s’efface peu à peu. Désormais stabilisé depuis plus de 15 ans, le Cambodge est une monarchie constitutionnelle. En 1999, il rentre dans l’ASEAN (association des nations unies de l’Asie du Sud-Est. En 2005, en rejoignant l’OMC, il ouvre son marché au libre échange et se targue d’une croissance fulgurante.